Hellfest 2024 : jeudi 27 juin (partie I)
Here we go again ! Et oui, à l’instar de l’année dernière, j’ai l’honneur de couvrir une nouvelle fois pour Artistik Rezo, le plus grand festival de musiques extrêmes d’Europe, le Hellfest ! Vous découvrirez dans ce report divisé en 4 parties pour les 4 jours, pas moins de 6 scènes et plus de 30 concerts présentés – 8 par date pour un rendu davantage homogène. Alors ne tardons plus et commençons ! \m/
Wormrot
En cette édition de fin juin, ce n’est pas à la Temple mais à la Altar que je décidai de commencer mon périple et mon regard se posa sur un groupe de grindcore venant de Singapour, Wormrot ! Quelle ne fut pas ma surprise quand au centre d’un trio masculin vêtu de noir et tatoué, j’aperçus une femme pensive, gracieuse quoi qu’intrigante et aux habits colorés, détonant avec l’ensemble, et non sans faire penser au visage de leur dernier album, Hiss. De sorte que l’envoi des premières notes se distingua très logiquement par sa cohérence entre un déferlement brutal, incisif mais mélodieux, non désagréable à écouter pour qui aime la rapidité sans vergogne et maîtrisée. Nous ne pouvons donc que leur souhaiter le meilleur – malgré le départ soudain d’un de leur membre, Vijesh, et que le ver ne pourrisse pas totalement !
Bleed From Within
Quittons les tentes pour la Mainstage 2 et le groupe de metalcore écossais aux influences deathcore et groove metal, Bleed From Within. Changement d’ambiance donc, mais pour le meilleur ! Dans mes oreilles depuis plus de 6 ans, c’est en jouant avec les codes tout en se les réappropriant que le groupe a toujours su balancer ses décibels et que je fus contente de le constater en ce jour. Sourires aux lèvres, le groupe nous offrit un concert digne de ce nom pour ce premier jour de fête avec une confiance palpable. Le public était au rendez-vous et ce, jusqu’à la fin – certains écoutant d’une oreille attentive se demandant qui pouvaient bien être ces énergumènes de talent. A très vite les scottishs !
Immolation
Ma curiosité et appréciation du genre me poussèrent à retourner sous l’ombre des toiles de tentes avec un grand nom du death metal, j’ai nommé Immolation ! La journée était donc mouvementée à la Altar et c’est par ce quatuor sur les planches depuis 1986 qu’elle finit presque immolée – notez une approche subtile et silencieuse pour une saisie de proie extrêmement véloce et violente à base d’une torture musicale tranchante mais qui happe, le risque est là ! Scénographie simple, alternant entre du bleu et surtout du rouge, mais parfaite pour capturer et mettre correctement en valeur les protagonistes du massacre. Le public, que dis-je, les voyeurs en redemandaient et c’était compréhensible, notamment lorsque les bourreaux savent bel et bien manier la faux !
Ice Nine Kills
Et justement ! Comment parler de tuerie musicale sans énoncer le doux nom d’Ice Nine Kills, pilier d’un metalcore sanguinolant et gore ! Les américains ne sont plus à présenter tant et si bien que leur allure ensanglantée et malsaine parle aux plus grands d’entre nous. En effet, le groupe tient son fil rouge sang dans les films d’horreurs et l’imagerie étrange qui se dégage des classiques du cinéma d’épouvante et en ce premier jour, nous le comprîmes très vite, le soleil venant frapper leurs marques sanguines du haut de la Mainstage. Parés donc de chemises joyeusement entachées dans des ensembles de citadins idéalement propres sur eux et accompagnés d’un aliéné, les membres se mirent à commencer leur spectacle curieux avant que n’arrive un gardien de la paix tout aussi glauque. Tout le monde en redemandait donc, dans cet espace où chacun peut s’entendre crier…
Crystal Lake
Changeons de cap et agglutinons-nous au cœur de la War Zone pour un groupe de metalcore à tendance progressive et lourdement deathcore venant du Japon, Crystal Lake ! Seule et unique fois où je vous présenterai un groupe dans cette partie du fest’ pour cette saison, il n’en demeure pas moins qu’elle restera mémorable, ambiance sauvageonne oblige ! Et cela ne manqua pas de changer avec ce quintet programmé en fin de journée et dégageant une bien belle fureur et soif d’en découdre depuis presque vingt ans : des références à la Hatebreed, Parkway Drive ou encore Suffocation et Entombed – oui !, y sont clairement pour quelques chose ! Bref, un plaisir qui tabasse !
Graveyard
Restons dans cet hémisphère géographique mais non plus musical avec un groupe de heavy blues psychédélique suédois et jouant à la Valley, Graveyard ! L’envie d’un retour au 60’s se faisait entendre avec ces airs d’un tout autre horizon, loin des terres clissonnaises. Un timbre de voix aux échos reconnaissables, des notes bluesy fortement agréables et un retour aux sources d’un rock où tout commença… Mais évitons une nostalgie rébarbative pour nous concentrer sur ce groupe qui a réussi, à l’aune de notre XXIème siècle, à rassembler la gloire d’un passé idéalisé avec l’exigence technique de notre belle époque. Une vraie claque pour moi – avec surplus cheveux au vent et bandana fièrement arboré, assurément.
Sodom
De retour dans l’obscurité avec un groupe allemand de thrash/black metal et pas des moindres : Sodom ! Que dire devant une formation comme celle-ci, à l’aura putride et planante ? Un grand nom se présenta à nous ! La Temple était forcément pleine, attendant patiemment les teutons – à noter qu’un bon documentaire sur la scène est disponible sur votre plateforme de vidéos à la demande favorite, et leur rage à fleur de peau. Sans sourcilier, et le mors aux dents, le groupe se mit directement à jouer et le tour était joué. Une vraie osmose se forma entre les artistes et le public. Le reste appartient à l’Histoire…
Cradle Of Filth
Terminons notre première journée par un groupe que l’on ne présente plus sur la scène du black metal symphonique, Cradle Of Filth ! En lice depuis plusieurs années maintenant avec d’autres de son rang, c’est en sachant manier mise en scène théâtrale et sonorités extrêmes que le groupe a su se démarquer et faire salle – tente, pleine pour la fin de ce premier jour de festival. Je reconnais que l’éclairage n’était pas des meilleurs pour photographier, d’où le peu de clichés présentés ici, mais la tenue singulière et reconnaissable de Dani Filth faites de lanières, clous et plastron ornementé se démarquait du fond chaud et lumineux pour un rendu intéressant.
C’est donc sur ce dernier groupe que ce clôtura les festivités de mon premier jour au Hellfest 2024. Fatiguée mais si impatiente de retrouver le festival, je n’avais qu’une hâte, que cette aventure cathartique continue ! A très vite pour la partie II !
P.S. : Le site sur lequel ce report est publié ne peut contenir que des photographies de 2Mo maximum, d’où la perte de qualité, malheureusement.
Articles liés
“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...
“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...
La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...